Ce jour-là, pourtant, je n'ai pratiquement pas dit un mot, tandis que d'autres ont répondu aux questions que j'aurais aimé traiter. Une idée commençait à poindre en moi, celle que O.C. appartenait désormais à d'autres. J'ai senti s'alléger le poids de la responsabilité que j'avais portée de tout mon cœur au sein de cette mission pendant plus d'un quart de siècle. J'en étais complètement bouleversé.
Deux jours plus tard, un dimanche après-midi, je suis allé me promener du côté des collines, tout près de notre domicile dans la partie Est de San José. Comme je l'avais déjà fait par le passé, dans des périodes troublées, je me suis mis à songer aux gloires célestes à venir, lorsque toute la pression et l'incertitude auront disparu. Tout à coup, mes pensées se sont interrompues.
Je me suis surpris à prier : « En fait, Seigneur, le ciel sera un endroit terrible si, dans quelques années tout au plus, j'y vais sans avoir accompli ta volonté pour moi sur la terre. Je te prie de me montrer ta volonté maintenant. Il faut que je connaisse ta volonté. »
Tout troublé, je suis entré dans un vieux verger d'abricotiers planté sur un versant de la colline. De là, j’apercevais presque l'endroit où j’étais né et où j'avais grandi environ un demi-siècle plus tôt. J’ai commencé à prier, méditer et à ouvrir mon cœur au Seigneur.
Pouvais-je me contenter de continuer tranquillement dans le confort et la sécurité de O.C., jusqu'au moment de prendre ma retraite dans quelques années ? A l'âge de 55 ans, pouvais-je encore me permettre de faire le pas moi-même et tout recommencer à zéro ? Un vol de colombes passa devant moi. J'espérai que l’une d’elles se poserait sur mon épaule et m’indiquerait par un signe ce que je devais faire.
Mais rien. Péniblement, j’ai fini par rentrer à la maison, sans réponse. « Cela ne fait rien, Seigneur, ai-je prié, je suis un homme matinal. Peut-être voudras-tu me parler demain au moment où je me lèverai pour lire ta Parole. »
Le père que je n'ai jamais connu
Le lendemain matin, « comme par hasard », le texte du jour était le chapitre 17 de l'évangile de Jean. Laissez-moi vous expliquer.
Mon père, James H. Montgomery, était un homme pieux qui aimait le Seigneur et sa Parole. Lorsque j'avais deux ans, il a contracté la tuberculose et a passé les cinq années suivantes dans un sanatorium, à l'hôpital des Anciens combattants de Livermore, en Californie. Mes sœurs, Lucille et Marjorie, et moi-même, n'étions autorisés à le voir que très rarement pour éviter d'attraper cette maladie redoutable, encore incurable à l'époque.
Il est mort en 1937, sans que je l'aie véritablement connu à moins que, peut-être, il continue à vivre en moi au travers de ses prières. Cette pensée ne m'avait jamais effleuré jusqu'à ce que Lucille en parle, il y a quelques années.
« Je crois que tout ce que mon frère a accompli pour le Seigneur est le résultat des prières de mon père », a-t-elle dit à un groupe de femmes lors d'une réunion de maison.
C'est fort possible. Après tout, que peut faire jour après jour pendant cinq ans, sur un lit d'hôpital, un homme craignant Dieu âgé de la trentaine ? Sans aucun doute, il prie. Il prie entre autres pour son enfant, son fils unique.
Je ne peux vous décrire quelle source de réconfort et de force cette pensée a été pour moi ces dernières années. J'ai toujours la gorge serrée en racontant cette histoire.
Le seul signe tangible que j'aie de mon père, est un manuscrit rédigé au crayon pendant son hospitalisation. En étudiant la Bible de près, il en est arrivé à la conclusion qu'un certain chapitre du Nouveau Testament est la clé de toute l'Ecriture. Son manuscrit montre en détail comment chaque verset de ce chapitre se rattache à une partie bien précise de la Bible.
Donc, lorsque je dis avoir lu « comme par hasard » dans Jean 17, vous pouvez deviner quel chapitre mon père considérait comme étant la clé de l'Ecriture. Il s'agissait justement de la prière de notre Seigneur, avant qu'il ne s'en aille auprès du Père.
« Père, l'heure est venue... » (verset 1), mais je ne suis pas allé plus loin. Instantanément et sans l'ombre d'un doute, j'ai su ce Que serait le reste de la phrase pour moi, ce matin-là. Le moment était venu de quitter O.C. pour réaliser le rêve et la vision que le Seigneur avait déposés dans mon cœur. Il était temps de commencer une nouvelle organisation missionnaire.
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