Michée est le prophète de la justice sociale. Défenseur des pauvres et des petits, il ne se préoccupe pas comme son contemporain Esaïe d’alliance avec l’Egypte ou Babylone, mais il place les responsables face à leur mauvaise gestion du peuple de Dieu.
Par delà les siècles, la voix du prophète Michée lance un défi à la société que nous avons édifiée. Qu’en est-il de la justice sociale, du souci des plus pauvres ?
Faudra-t-il que nous devenions tous pauvres pour nous associer à leurs cris ?
Jacques Gloaguen réalise ici une aide précieuse pour une lecture cursive à visée d’édification spirituelle (avec de nombreux renvois scripturaires).
Le prophète Michée
10,00€
… ou l’appel à la justice sociale
Poids | 0,3 kg |
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Dimensions | 13,5 × 21 cm |
Auteur |
Jacques GLOAGUEN |
Nombre de pages |
228 |
Format |
135*210 |
ISBN |
978-2-88027-204-3 |
Date de 1ère parution |
octobe 2011 |
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1.1 - La parole de l'Eternel qui fut adressée à Michée, de Morécheth au temps de Yotam, d'Ahaz, d'Ezéchias, rois de Juda, vision sur Samarie et Jérusalem.
Tous les livres des prophètes comportent quelques paroles d’introduction qui sont cependant plus ou moins développées. Cette introduction peut soit faire connaître la filiation du prophète, soit le situer dans son époque, soit encore caractériser le contenu de son message (Es 1.1 ; Jr 1.1 ; Os 1.1).
Les paroles qui introduisent les messages de Michée sont à cet égard particulièrement complètes. Elles nous renseignent sur :
- L'origine du message : l'Eternel.
- L'intermédiaire du message : Michée de Morécheth.
- L'époque du message : les règnes de Yotam, Ahaz et Ezéchias.
- Les destinataires du message : Samarie et Jérusalem.
Ce premier verset fait-il partie intégrante des messages de Michée ou est-ce un ajout rédactionnel lorsque les paroles du prophète ont été mises par écrit et rassemblées ?
Que ces quelques mots de présentation soient dus à Michée lui-même, ou qu’ils aient été ajoutés par un secrétaire ne fait pas grande différence. Ils montrent cependant que le prophète, ou le secrétaire-rédacteur, était conscient que la connaissance de l’environnement historique et social permettrait aux générations suivantes de mieux comprendre la portée de ces paroles de l’Eternel.
- La parole de l'Eternel (1.1)
La parole de l'Eternel est le grand sujet de la Bible.
L’existence de cette parole manifeste la volonté viscérale de communication et de communion de Dieu.
Pour être productive et efficace, cette parole doit prendre la forme d'un langage compréhensible par les hommes auxquels elle s’adresse. Elle est ainsi le plus souvent parole transmise par des mots mais il arrive aussi qu’elle soit parole s’exprimant par des actes, comme dans l’intervention de Ehoud, juge en Israël, aux dépens du roi de Moab (Jg 3.20). Le meilleur exemple de cette parole en actes est l’existence du Seigneur Jésus lui-même. Rappelons-nous que, par son enseignement mais surtout par sa vie, il est la parole ultime de Dieu aux hommes (Jn 1.1).
Dans le récit que la Genèse fait de la création du monde, la parole que l'Eternel prononce met de l'ordre dans le chaos primitif (Gn 1.2-3). Cette même parole donnée par le prophète Michée va mettre de l'ordre dans le mini chaos provoqué dans la société par le péché du peuple et dans le cœur des individus par l’incompréhension de ce qui leur arrive. Elle va atteindre le but que le Seigneur lui a fixé (Es 55.11).
Une pointe polémique apparaît dans l’insistance sur le fait que la parole donnée par Michée vient bien de l'Eternel. Comme certains autres prophètes, Michée a dû affronter de faux prophètes qui eux aussi prétendaient parler de la part de Dieu (Mi 3.5-8). Mais ses paroles, particulièrement celles qui concernent l'avenir proche ou lointain de Jérusalem, recevront une authentification par l'accomplissement de la menace que Michée prononce contre Samarie au début de sa prophétie. Si Dieu a réalisé le premier message prononcé par Michée contre Samarie, il réalisera aussi les paroles suivantes de Michée concernant Jérusalem et les nations d’alentour.
- qui fut adressée à Michée, de Morécheth (1.1)
La parole de Dieu est adressée à Michée. Mais contrairement à ce qui s’est passé pour certains autres inspirés, cette parole ne concerne pas en premier lieu la vie du prophète. Il n’est qu’un intermédiaire. Dieu lui adresse sa parole pour qu’il transmette ce message d’avertissement et d’appel à ses contemporains. Prophète, il est avant tout le porte-parole de Dieu.
Cependant, l’authentique inspiration divine ne fait disparaître ni la personnalité du prophète ni les caractéristiques dues à son milieu environnant. Elles affleurent dans ses paroles. Tant dans ce qu’elles disent que dans ce qu’elles ne disent pas. Ainsi, comme nous l’avons vu dans l’introduction, l’origine paysanne de Michée transparaît dans l’emploi d’images agricoles qu’il affectionne particulièrement alors que nous ne trouvons que peu d’allusions à la situation politique tout comme au Temple et aux sacrifices.
Malgré les divers aspects humains qui découlent de cette médiation, cette parole donnée par le prophète demeure la parole du Seigneur. L’autorité du prophète lui vient ainsi du fait que Dieu reconnaît, comme étant sa parole, les paroles que prononce l’homme inspiré.
- au temps de Yotam, d'Ahaz, d'Ezéchias, rois de Juda, (1.1)
La parole de l'Eternel donnée par Michée est clairement située dans le temps. Elle concerne une époque qui colore son contenu. Les prophéties de Michée sont ainsi des révélations particulières, apportant dans un premier temps les réponses de Dieu à des situations concrètes que rencontraient les contemporains du prophète, en particulier les rois et ceux qui dans leur entourage détenaient les rênes du pouvoir.
En effet, la tâche spécifique des rois d’Israël était de diriger le peuple au nom de Dieu et donc de conduire ce peuple dans des voies justes. Cette tâche était difficile et les rois avaient souvent besoin de la lumière et surtout de l’aiguillon prophétiques pour éclairer leur action et encore plus souvent pour reprendre le peuple et le stimuler dans la bonne voie.
De ces trois rois qui occupèrent le trône pendant le ministère de Michée, un (Ahaz) était religieusement mauvais et les deux autres (Yotam et Ezéchias) étaient globalement acceptables. Le prophète a donc été amené à parler de la part de Dieu dans des circonstances différentes, bénéficiant parfois du soutien d’autorités biens disposées et subissant d’autres fois l’opposition d’autorités indifférentes, voire fortement contraires. Mais il est possible qu’une grande partie des messages de Michée aient été donnée en appui du mouvement de réveil initié par Ezéchias.
- vision sur Samarie et Jérusalem. (1.1)
Les visions sont un moyen spirituel que Dieu a souvent utilisé pour communiquer ses pensées aux hommes, particulièrement aux prophètes (Es 6.1 ; Dn 8.1 ; Am 1.1 ; Na 1.1). Mais très souvent il ne s'agit pas de visions au pluriel, mais d'une vision de l'avenir des peuples concernés (Es 1.1), donc pas de visions au sens technique de moyen de communication d’une révélation, mais de vision au sens global d’un projet divin pour l’avenir.
Ainsi, le Seigneur peut communiquer cette vision générale de différentes façons : par une inspiration directe, par une conviction intérieure ou même éventuellement par des visions nocturnes, etc.
Samarie, capitale du royaume schismatique du nord, représente ce royaume tout entier. Le péché qui lui est reproché étant aussi le péché de tout le peuple, le jugement dont elle est menacée atteindra tout le peuple. Son châtiment devait servir d’exemple dissuasif pour le peuple de Juda.
Jérusalem, capitale du royaume légitime du sud, représente de même ce royaume tout entier. Le péché de cette ville sera aussi celui de tout le pays et l’avenir de cette ville deviendra évidemment celui de tout le pays.
Les deux royaumes, celui du nord et celui du sud, sont cités dans le cours de la prophétie de Michée. Ils sont donc d'une certaine façon concernés l'un et l'autre par les paroles du prophète. Mais le fait que seuls des rois du sud soient mentionnés dans l'introduction nous amène à penser que, si ce message fait une brève mention de Samarie, il s'adresse cependant plus particulièrement à Jérusalem.
Ceci devient évident quand la chute annoncée de Samarie entraîne au point de vue politique et religieux des perspectives d’effacement de l’accident historique que représente le schisme du royaume du nord. Le royaume du sud et sa capitale Jérusalem redevient dès lors le seul bénéficiaire de l’alliance avec l’Eternel et le seul interlocuteur auprès duquel la parole du Seigneur trouve du crédit.
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