« Je pense que l’ancien propriétaire devait avoir entrepris de la restaurer, expliqua Édouard, car généralement, ce genre de cloche était suspendu à l’extérieur, dans un châssis triangulaire. A l’intérieur du bâtiment, une machine maintenait la sonnerie de la cloche, afin qu’on ne soit pas obligé de l’actionner à la main.
Pourquoi fallait-il faire sonner sans arrêt la cloche ? » demanda Thibault.
Sarah et Timothée attendirent qu’il trouve lui-même la réponse à sa question, comme c’était souvent le cas, ses cousins le savaient. En fin de compte, ils parvinrent à la même conclusion tous les trois ensemble.
Ils s’écrièrent en chœur : « A CAUSE DU BROUILLARD !
Waouh, quels enfants intelligents ! s’extasia Edouard. Vous avez vu juste. Lorsque les marins ne pouvaient pas voir la lumière, ils devaient se fier au son. Mais entendre un bruit en plein brouillard est difficile, même maintenant. C’est pourquoi, aujourd’hui, on se sert de cornes de brume.
« Néanmoins, il est bon de conserver certains objets d’autrefois, comme cette cloche. J’aimerais beaucoup avoir un petit musée ici. Je voudrais aider les gens à comprendre comment vivaient leurs ancêtres. Des familles pourraient venir ici. Ce serait vraiment...
Éducatif ? hasarda Thibault.
Exactement !
Dans ce cas, dit innocemment Timothée, pour parfaire notre éducation, j’estime que nous devrions faire sonner la cloche ! »
Sarah était ravie que Timothée ait lancé cette idée, car elle mourait d’envie de tirer sur la corde.
Finalement, ils firent tous sonner la cloche à tour de rôle. Elle avait un son grave, ample et intense, mais tirer sur la corde n’était pas une mince affaire. Sarah était soulagée de ne pas être obligée de le faire pendant des heures, jusqu’à ce que le brouillard se dissipe.
Penser au brouillard la fit frissonner de nouveau. Dans ce phare, il y avait des choses formidables, et pourtant... il y avait aussi beaucoup de questions. Ses idées changeantes lui faisaient penser aux battements de la cloche !
Edouard avait gardé le meilleur pour la fin.
Il mit la clé dans la serrure de la petite porte située à la base du phare et il l’ouvrit.
Le père de Sarah s’assura que les marches étaient en assez bon état pour ne présenter aucun danger, puis il laissa les cousins les gravir seuls. (Ainsi, cela ressemblait plus à une aventure.)
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.