En 1907, les houles du grand Réveil du Pays de Galles se déversèrent sur le Danemark par l'intermédiaire de Thomas Barratt, un pasteur méthodiste norvégien d'ascendance écossaise, qui prêchait que Dieu baptise de son Esprit Saint aujourd'hui comme au jour de la première Pentecôte.
Ce message fut favorablement reçu par de nombreux chrétiens danois, et aussi par le pasteur Mygind. Ce dernier fit l'expérience de ce glorieux baptême, ce qui fut une grande bénédiction pour ses fidèles, y compris maman. Elle se mit à prier ardemment pour le salut de ses enfants, et particulièrement pour le mien dont elle fit un sujet d'intercession dans l'assemblée. Et sa prière agit, parce que c'était une prière de foi. Cette prière eut pour premier effet de m'inciter à me rendre aux réunions de la rue Margrethe presque tous les dimanches matin. J'étais là, au milieu du feu divin, et j'entendais des témoignages simples, sincères et enthousiastes sur l'assurance du salut, la libération de péchés tenaces, la guérison divine et le revêtement de la puissance de l'Esprit Saint.
Je voyais des gens s'avancer et s'agenouiller près de l'estrade pour se donner au Sauveur, puis repartir le visage rayonnant après avoir reçu l'assurance que leurs péchés étaient effacés et que désormais ils étaient enfants de Dieu. Et je voyais des hommes et des femmes chanceler sous la puissance du Saint-Esprit. C'était pour moi une image vivante des disciples de Jésus le jour de la Pentecôte, lorsqu'on disait d'eux qu'ils étaient « pleins de vin doux ».
Un soir, au moment où nous sortions de la réunion, j'aperçus une jeune fille qui s'accrochait à un réverbère. Elle avait été baptisée de l'Esprit Saint au cours de la soirée. Me trouvant près d'elle ensuite dans le tramway, je l'entendis lutter pour retenir son parler en langues, lequel risquait à tout instant d'attirer l'attention des autres voyageurs. Mais tout cela n'était-il pas inquiétant ? Non, pas du tout. J'ai toujours su discerner ce qui était authentique de ce qui ne l'était pas, et ces manifestations insolites du baptême dans l'Esprit étaient si incontestablement vraies et de nature divine qu'il m'était impossible de ne pas être saisie par ce que je voyais et entendais. J'étais en même temps accablée : je me sentais totalement indigne de me trouver parmi ces gens simples, heureux, rayonnants de cette paix intérieure qui était l'expression de leur communion avec Dieu, et de la présence de son Esprit Saint. Que recherchait donc une pauvre créature comme moi dans ce lieu où des chrétiens menant une vie sainte se réunissaient pour prier et louer Dieu à haute voix ? Je n'avais aucun droit de me trouver parmi eux. Cela devait se voir que je n'étais pas « sauvée », que je n'avais aucune relation avec Jésus-Christ ! Je me faisais aussi petite que possible lorsque nous étions à genoux pour prier, et je pleurais de honte.
J'étais dans cette douloureuse position où l'on a conscience d'être un horrible pécheur, et où l'on ne peut trouver ni le calme ni le repos.
Je fus dans cet état tout au long de la saison.
Pendant mes vacances d'été en Angleterre et en Italie, je secouai un peu ce déprimant sentiment de culpabilité et fis la sourde oreille à l'appel insistant de Dieu.
Mais lorsque je rentrai à Copenhague pour travailler et que je retournai aux réunions, tout revint : mon désespoir devant le pouvoir du moi pécheur, le sentiment d'indignité et l'ardent désir de faire l'expérience du pardon de Dieu, de devenir son enfant. Mais comment, comment ?
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