2.16 … et de les réconcilier, l'un et l'autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l'inimitié.
L’unité par la paix est liée à la réconciliation en « un seul corps », cette dernière expression renvoyant tant à l’Eglise qu’à l’idée d’une unité consistante et solide. Cette réconciliation est avant tout « avec Dieu par la croix » comme en Colossiens 1.20. Par la croix, Jésus a détruit l’inimitié : il l’a d’abord prise sur Lui, c’est-à-dire qu’il a subi la haine des hommes et la colère de Dieu, et l’a ensuite « tuée », c’est à dire qu’il l’a si bien portée qu’il l’a mise à mort en même temps que lui-même. Son sacrifice met ainsi fin, pour tous ceux qui l’acceptent, à toutes sortes d’hostilité les uns envers les autres comme entre Dieu et eux.
2.17 … II est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ;
En reprenant Esaïe 57.19, Paul démontre l’enracinement biblique du message de la paix accordée à tous les hommes. Après avoir dit que Christ est notre paix (v.14) et qu’il établit la paix (v.15), il ajoute que Jésus est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, cette annonce étant finalement essentielle à l’appropriation par tous de cette relation de paix. Stott y voit une logique : la paix a d’abord été acquise par le Christ crucifié puis elle a été proclamée par les apparitions du ressuscité et par les serviteurs de l’Evangile de paix.
2.18 … car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit.
La paix évoquée aux versets précédents a ici un sens relationnel évident en ce qu’elle ouvre « un accès auprès du Père ». L’expression grecque vise la possibilité de s’approcher du Père. Cette démarche toutefois se fait « par » le Christ et « dans » le Saint-Esprit, l’évocation trinitaire se trouvant ici encore à un sommet de l’exposé doctrinal de l’apôtre.
Ils sont vraiment heureux ceux qui savent réaliser et utiliser l’immense privilège de pouvoir s’approcher de Dieu.
2.19 … Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu.
Paul revient pour la troisième fois dans ce chapitre (v.1ss et 11ss) sur la rhétorique de l’avant et de l’après. Il l’exprime cette fois-ci dans des termes voisins des v.11 et suivants : « Plus des étrangers ni des gens du dehors ; concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu ».
Deux images transparaissent. D’abord celle d’un peuple ou d’un royaume où l’on distingue les étrangers et les concitoyens. Ensuite celle d’une maison ou d’une famille où l’on distingue les gens du dehors et les gens de la maison. Pour l’une et l’autre image, un mot est ajouté pour signifier la grandeur de la vocation nouvelle : nous participons à un peuple/royaume « de saints » et à une maison/famille « de Dieu ». Les « saints » pourraient être les anges, mais le contexte de leur citoyenneté, opposé au statut d’étrangers, fait plutôt penser aux membres du peuple de Dieu sur terre, appelés « saints » car consacrés au Dieu trois fois Saint.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.