Mystère sur l’île de Bréhat

Chapitre 25 Le passage secret

- C'est drôlement étroit, constata Hugo qui avait pris la tête de l'expédition.
Ils descendaient un escalier en colimaçon qui traversait la maison dans toute sa hauteur.

- J'ai l'impression de manquer d'air, là-dedans, dit Erwan.

- C'est sans doute à cause de l'odeur de moisi, déclara Léa. A moins que tu ne sois claustrophobe.

- C'est quoi claustro… claustro truc ?

- C'est quand on ne supporte pas d'être enfermé dans un endroit.

- J'espère que je ne le suis pas.

- Que tu n'es pas quoi ? plaisanta son cousin, claustrophobe ou moisi ?

- Ah... très drôle ! fit Erwan.

Ils débouchèrent enfin dans un tunnel qui était creusé à même la roche. Le plafond était assez bas, mais même Léa, légèrement plus grande que les garçons, pouvait s'y tenir debout. La marche y était beaucoup plus aisée que dans l'escalier en colimaçon.

- J'ai l'impression qu'on descend, dit la jeune fille au bout de quelques mètres.

- C'est pas une impression, confirma Hugo.

- Génial ! s'exclama Erwan. On va faire un voyage au centre de la terre.

A ce moment, il trébucha sur une aspérité qu'il n'avait pas remarqué.

- Waouh ! ça m'a fait "flipper".

- Ça va ? Tu ne t'es pas fait mal ? demanda Léa.

- Non, non, "T.V.B."

- Quoi ? demanda la jeune fille.

- "T.V.B.", répéta Erwan, Je parle en langage "SMS". Tout va bien, si tu préfères.

- Tu peux parler en disant tous les mots, se moqua son cousin. Ça ne te coûte pas plus cher parce qu'on est dans un tunnel.

- Je sais, petit malin, rétorqua le jeune Breton. Mais je m'entraîne pour le jour où j'aurais un portable.

-"lol", ajouta Léa, en entrant dans leur jeu.

L'exploration se passait dans la bonne humeur. Ils avaient parcouru les premiers mètres avec précaution, surtout après qu'Erwan eût trébuché, mais comme ils ne rencontrèrent pas d'autres obstacles, ils accélérèrent le pas. Ils étaient pressés de savoir quelle était l'issue du passage secret.

- J'ai l'impression qu'on marche depuis des heures, se plaignit Erwan au bout d'un moment.

Hugo jeta un coup d'œil à sa montre :

- Ça fait seulement dix minutes, mais c'est vrai que ça semble long.

- Comme il n'y a rien à voir, c'est un peu monotone ! confirma Léa.

- Attendez... lança Hugo, on arrive quelque part. Je vois le bout du tunnel. On dirait un panneau. Vite approchons-nous.

- C'est bizarre, dit Erwan, il n'y a pas de marches, ici.

- Sans doute que le passage secret débouche dans un endroit situé beaucoup plus bas que ma chambre, supposa Léa.

Pendant ce temps, Hugo explorait méthodiquement les contours du panneau, mais sans résultat.

- Léa, viens voir. Comment penses-tu qu'on ouvre ça ?

La jeune fille se faufila devant et tâtonna vers le haut de la porte. Elle trouva rapidement le même bouton que dans sa chambre, et tira dessus de toutes ses forces. Il y eut un déclic... Puis lentement le panneau glissa sur le côté, disparaissant dans une fente creusée à l'intérieur de la roche.